biglucibe2
Namur, Belgique

Légende
Philo
le 12/06/2013 17:51
Parce que LordYannick le vaut bien
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tatanka
Apôtre de la justice

Minotaure
le 13/06/2013 18:12
Tu veux dire quoi par savoir négatif? Qu'il est utilisé dans un but contestable par la morale, ou que c'est un savoir qui est utilisé de façon ignorante, ce serait alors un savoir d'ordre technique qu'on appliquerai machinalement sans raisonner? Ou alors carrément une doctrine malsaine, un savoir qui porte en lui le négatif (nihilisme par exemple?)
Pyrrhon

Drakôn
tatanka
le 13/06/2013 18:18
Je m'auto quote :

Citation :
Je veux parler ici du processus de déconstruction de cette somme d'idée posée comme évidentes par ce que Morosophe désigne comme étant la tradition, si j'ai bien compris. Alors ma connaissance s'accroît au fur et à mesure que je cesse de poser des chimères comme certaines, d'où mon expression un peu maladroite peut-être de "connaissance en négatif".


Négatif au sens de négatif photo en quelque sorte.
Pour reprendre les anciens : "ce que je sais c'est que je ne sais rien".
LordYannick

le 13/06/2013 19:34
Tu veux dire une philosophie de déconstruction systématique?
Pyrrhon

Drakôn
LordYannick
le 13/06/2013 19:46
Oui, afin de reconstruire un système de valeur qui nous appartient en propre, propre au sens ou il fait profondément sens en nous et n'est pas induit par notre environnement et notre atavisme.
C'est d'ailleurs ainsi que je comprend l'invitation de Nietzsche à élaborer notre échelle de valeur.
Pyrrhon

Drakôn
le 13/06/2013 19:50
Et pour en revenir à l'humilité corollaire de cette approche, je dirais qu'une fois conscient de notre insignifiance et de notre ignorance il apparaît comme assez ridicule de s'enorgueillir d'être un peu moins sot que notre voisin.
tatanka
Apôtre de la justice

Minotaure
le 13/06/2013 20:12
Ah oui je comprends mieux, le savoir négatif c'est le miroir de l'ignorance humaine en quelque sorte. La sommes de savoir latent que les humains n'ont pas découvertes.
J'aurais plutôt dis, "ce que je sais, c'est que je suis ignorant". Nous savons tout de même certaines choses. Mais pas grand chose, c'est sur, comparé à ce qu'il reste à savoir.

J'utilise un adage de par chez moi qui illustre bien l'ignorance, ça dit en paraphrase qu'on est trois fois ignorant: ignorant de l’existence d'un savoir, ignorant de la source de notre savoir, et ignorant de l'ignorance de cette source".

Si je prends un exemple, la vie:

1) nous sommes ignorant sur la véracité de la théorie de Darwin.

2) nous sommes ignorant de sa source, Darwin n'est pas la source, il en est l'instigateur, la source de son travail est dans son travail, comment est il arrivé à cette conclusion, etc. S'il en est la source ça pause alors le problème de l'ignorance propre de Darwin qui est indéniable, ne serait ce qu'en matière de génétique, il a émis des hypothèses/conclusions fausses que la génétique a démontrer.

3) Et enfin nous sommes ignorant de l'ignorance de cette source, en effet, Darwin n'avance pas la source de son savoir, si la source ce résume à être lui, il est grandement ignorant, et de ce fait sa théorie devient de plus en plus faible. Si la source est une source qu'il étaye dans ses travaux, Darwin lui même est ignorant de l'ignorance de cette source, même si la source n'est pas un être qui raisonne, mais une cause objet, l'objet comporte en lui une ignorance qui doit être mesurer pour appuyer une vérité. Exemple certaines Force "ignore" certaines règles de l'univers, ce sont des Forces ignorante, et de ce faite on ne peut pas appliquer le modèle mathématique de ces Forces sans définir un référentiel qui leurs sont propres.

Bon je m'envole là, désolé je sais pas si je suis claire.
biglucibe2
Namur, Belgique

Légende
le 13/06/2013 20:15
Pas mal de philosophes "continentaux" associent une étape "négative", de déconstruction, à une autre de construction. Justement, face à l'insignifiance, l'ignorance, l'absurdité, comment faire sens?

C'est pour moi toute la force d'une pensée "dialectique", justement : prendre en compte les limites de la connaissance pour au final enrichir cette connaissance. Je ne sais pas au final que je ne sais rien : je sais que je ne sais pas tout, et que j'en suis très loin. Je sais ce que je ne sais pas. Et pour ce faire, à un moment donné, un moment fondamental, je fais un acte de foi, de confiance : je postule que je peux saisir le monde par les sciences (qui ont leurs limites), par exemple, que ce monde n'est pas juste une illusion, etc.
SexyPanda
Mlle Pandy <3
Coucou !
le 13/06/2013 20:36
Un petit coucou pour vous dire que je vous lis et que je trouve ça intéressant.

Vive le oik <3
Morosophe
Lille, France
Spectre
...
le 13/06/2013 21:12
Encore que si je peux me permettre de couper les cheveux en 4, il ne faut pas réduire la "négativité de la pensée" à sa dimension "critique", qui n'en est qu'un aspect...
En fait, je crois bien que l'image du négatif photo doit être retenu, en effet, et de la possibilité de retrouver l'image par la magie des bains chimiques.

Pour faire simple, pour chaque chose qu'on dit explicitement, positivement, qu'on pose donc dans un énoncé, il y a une masse énorme de non-dit, qui reste implicite, qui sont convoqués par le positif, joue avec, mais en silence. C'est avec cette matière que doit faire le philosophe, plus qu'avec le contenu explicité qui fait plus l'objet de sciences particulières.
Pour cela, il y a plein de méthode, mais le constructivisme correspond à l'attitude de dire qu'on reprend tout de zéro en admettant 0 implicite. Et le déconstructivisme consiste à partir du complexe et de le mettre à l'épreuve de plusieurs filtres consécutifs, avec un refus fort de l'a-prioritisme (les objets ne prééxistent pas au discours sur les objets).
tatanka
Apôtre de la justice

Minotaure
le 13/06/2013 22:52
Moro > Ce que tu expliques là c'est pas ce qu'on appel le raisonnement par l'absurde en mathématique?

Moi j'ai un problème avec le zéro, bien sur il est ultra utile, mais le zéro ce n'est qu'un concept mathématique qui induit l'absence de quantité d'un élément ou d'un phénomène. Le rien, ou le néant n'a jamais été observé, et entre en paradoxe avec toute notion de réalité. Donc comment partir de rien? Dans l'absolue on part d'un postula, et l'origine de tout est la pensée. (ou la volonté de pensée, mais c'est encore plus complexe à exprimer).
biglucibe2
Namur, Belgique

Légende
tatanka
le 13/06/2013 23:07
Perso j'ai pareil avec i tel que i² = -1 ^^

Pratiquement ou philosophiquement, c'est dur à penser.

Mais bon, pour ce qui est de l'à-propos, j'avoue ne pas avoir approfondi les considérations que vous développez actuellement. C'est cool

PS : <3 Panda
LordYannick

le 13/06/2013 23:24
0 et i sont des instruments scientifiques certes sans visualisation concrète, mais dont la réalité est bien démontrée dans les domaines scientifiques. Ça peut avoir l'air bizarre, mais ça se démontre.
LordYannick

le 13/06/2013 23:30
C'est un peu comme les entiers négatifs: ça a l'air bizarre, mais ça se justifie.
Si tu as un 18 confiseries pour en donner à tes 15 élèves. Tu en fais tomber 3 par terre, tu en as 15, tu les distribues à tes élèves, il t'en reste 0 (traduire qu'il n'en reste pas). Et tu essaies de t'en distribuer 1, il t'en reste -1 (traduire qu'il manque 1 confiserie pour faire ça).

Le tout est de traduire correctement ce qu'ils signifient.
Pyrrhon

Drakôn
le 13/06/2013 23:34
Citation :
avec un refus fort de l'a-prioritisme (les objets ne prééxistent pas au discours sur les objets).


Tout à fait, "au commencement était le verbe". Nommer c'est mettre à distance et créer la dissociation à l'origine de la conscience entre le sujet pensant et l'objet pensé, c'est l'acte fondateur de l'univers. Sans le miroir de la conscience rien n'existe.
C'est pourquoi je pense que toute connaissance ne peut-être que subjective et que la notion même de vérité est caduque. A cette notion je préfère celle d’efficience.

biglucibe2
Namur, Belgique

Légende
le 13/06/2013 23:36
Pour 0 et i je sais, et ils permettent de résoudre pas mal de problèmes. Ça reste cependant vraiment hard à penser, à "appréhender". C'est très difficile de trouver des illustrations telles que tu viens d'en donner pour des racines carrées de nombres négatifs, il me semble...
Pyrrhon

Drakôn
le 13/06/2013 23:39
Citation :
a reste cependant vraiment hard à penser


Tout comme beaucoup de concept.

Pense tu aisément l'infini, le fini ? Le libre arbitre ? etc...

Pourtant ces concept peuvent se révéler efficaces.
biglucibe2
Namur, Belgique

Légende
le 13/06/2013 23:43
Citation :
Nommer c'est mettre à distance et créer la dissociation à l'origine de la conscience entre le sujet pensant et l'objet pensé, c'est l'acte fondateur de l'univers. Sans le miroir de la conscience rien n'existe.


Je suis pas tout à fait d'accord (mais il est tard et peut-être que d'autres personnes souhaitent se prononcer à ce sujet et l'approfondiront mieux que moi) ;-)

Citation :
C'est pourquoi je pense que toute connaissance ne peut-être que subjective et que la notion même de vérité est caduque. A cette notion je préfère celle d’efficience.


Encore faut-il définir ce que tu entends par ces deux termes (qui ne sont pas contradictoires). Cela ressemble à un postulat pragmatiste : "est vrai ce qui est utile", càd ce qui augmente le champ d'action humain, ce qui ouvre des portes à l'expérience (on en a parlé sur le topic initial).

En gros, on peut définir des postulats utiles (par exemple, dire que "le monde n'est pas une illusion et on peut en donner une description plus ou moins fidèle - genre par la science") et puis ensuite, sur cette base, établir qu'il y a des discours plus vrais (ou "vraisemblables", "vérisimilaires") que d'autres, c'est à dire des positions qui correspondent plus aux "faits", aux données du monde que d'autres.

Un développement ici si ça te dit
Pyrrhon

Drakôn
le 13/06/2013 23:50
Prends par exemple le libre arbitre, je n'arrive pas du tout à le concevoir. Même si je ne peux pas appréhender tous les rouages qui déterminent mes comportements je ne peux pas concevoir d'effet sans causes.
Le risque est de me déresponsabiliser vis à vis de mes actes, après tout, si je suis toujours dans la réaction à des causes qui m'échappe je ne suis coupable de rien.
Hors dans la vie j'adopte une attitude très différente, j'ai tendance me rendre responsable de tout ce qui m'arrive, non pas parce que je trouve cela juste ou vrai, mais parce que, comme l'écrit schopenhauer "le monde est indépendant de ma volonté", le seul contrôle que je peux exercer (ou que je peux avoir l'illusion d'exercer) est sur moi même. Pour ce qui est d'améliorer mon existence cette approche, à défaut d'être vrai, est plus efficiente.
Pyrrhon

Drakôn
le 14/06/2013 0:00
Citation :
Un développement ici si ça te dit


Merci je vais prendre le temps de lire cela :)
Pyrrhon

Drakôn
le 14/06/2013 0:02
Citation :
Citation :
Nommer c'est mettre à distance et créer la dissociation à l'origine de la conscience entre le sujet pensant et l'objet pensé, c'est l'acte fondateur de l'univers. Sans le miroir de la conscience rien n'existe.


Je suis pas tout à fait d'accord (mais il est tard et peut-être que d'autres personnes souhaitent se prononcer à ce sujet et l'approfondiront mieux que moi) ;-)


Tu auras compris que ma vision du monde relève d'un subjectivisme radical. On peut bien sur en discuter.
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